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  • Photo du rédacteurJoël GUERRIAU

Réorganisation du CHU de Nantes

Aujourd’hui, l’ensemble des Nantais, les élus et les professions de santé de Loire-Atlantique s’interrogent sur le projet de réorganisation du CHU de Nantes. Je souhaite apporter plusieurs éléments de réflexion concernant ce dossier.

Il faut ouvrir un débat pour ne pas risquer de commettre une erreur historique.

La question du regroupement sur un seul site -l’île de Nantes- du CHU fait débat et c’est normal puisqu’il s’agit de choisir notre futur outil de santé. Je m’interroge sur la nécessité de choisir entre Nantes ou Saint-Herblain. Tout mettre d’un côté ou de l’autre ? Est-ce là réellement les seuls choix possibles ?

Site unique sur l’île de Nantes : une longue liste de difficultés…

Pour des raisons pratiques et de gestion à taille humaine, toutes les grandes métropoles de l’hexagone (hors Lille) ont opté pour des schémas de répartition multi-sites de leurs activités hospitalières.

La phase de réalisation de ce site unique va générer, paradoxalement, une répartition des activités durant plusieurs années sur 4 sites (île de Nantes/Hôtel Dieu/Hôpital Nord/St-Jacques) le temps de l’achèvement des travaux, avec un ajout prévisible de désorganisation des services. Le site pressenti sur l’île de Nantes est étriqué. Il ne fait que 7 hectares, alors que la surface préconisée pour un établissement unique de 1 200 lits regroupant tous les services est de 15 hectares. Sans parler des problèmes de fondations sur un foncier sablonneux, et des risques d’inondation. Les nouveaux investissements réalisés à l’Hôtel Dieu (Hôpital mère-enfant, centre de régulation des urgences, hélistation, etc.) sont amortissables sur 30 ans. Une telle perte financière en cas d’abandon du site est-elle raisonnable quand on connaît l’ampleur du déficit actuel de l’hôpital ? 

Enfin, un site unique sur l’île de Nantes (site déjà très engorgé) va créer des problèmes insolubles d’accès, de desserte et de stationnement pour les patients et les professionnels de santé, sachant que l’activité ambulatoire ne cessera de croître.

Les questions que je pose

Tout cela amène à poser quelques questions, et surtout à l’urgence de ne pas se précipiter, sous peine de risquer l’erreur historique.

Pourquoi vouloir à toute force choisir entre Nantes et Saint-Herblain ? Pourquoi ne pas reconnaître que Saint-Herblain possède le foncier nécessaire à une extension du CHU nord et que ce site permet une desserte fluide ? Surtout si la ligne de tram est prolongée. Pourquoi vouloir un site unique ? Pourquoi ne pas conserver 2 sites afin de répartir la charge et l’accessibilité ? Pourquoi ne pas conserver une unité en centre ville s’il est avéré qu’une grande partie des patients du CHU provient de l’intérieur du périphérique ?

Je pense qu’il est surtout urgent d’ouvrir un débat avec les professionnels de santé et les citoyens-usagers. Un débat associant les personnes qui seront encore acteurs en 2040, et pas seulement les décideurs d’aujourd’hui qui ne seront plus là dans 10 ans.

L’objectif de ce débat : parvenir à un (ou plusieurs) équipement(s) moderne(s) et rationnel(s), bénéficiant(s) d’un environnement qui respecte l’humain.

Dans l’attente, il faut prolonger la ligne de tram afin d’optimiser la desserte du CHU nord, car ce site ne fermerait qu’à l’horizon 2020/2025 si un site unique sur l’île de Nantes était le schéma retenu.

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