Joël GUERRIAU
Un label de traçabilité sociale
L’assemblée nationale a enregistré le mois dernier une proposition de loi visant à l’instauration d’un label « traçabilité sociale ». Un vice de forme va repousser son adoption mais, quand elle aura lieu, elle permettra aux entreprises françaises d’être en meilleure position sur un appel d’offre et aussi, à terme, de taxer ceux qui ne respectent pas nos valeurs.
Les entreprises françaises, respectueuses des lois de notre pays et des règlements de l’Organisation internationale du travail (OIT) sont défavorisées par rapport à celles, basées dans certains pays, qui n’obéissent qu’aux lois du marché. Dans un cas l’homme est pris en compte, dans l’autre nullement. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne prend pas en compte la dimension humaine et sociale dans l’évaluation des règles de concurrence au sein du commerce international, ce qui crée un déséquilibre patent pour nos sociétés.
Il s’agit de pénaliser encore plus les entreprises qui font travailler les enfants, qui ne donnent pas un salaire décent et une protection sociale en cas d’accident ou de maladie, ou encore un système de retraite, la liberté syndicale, etc. Mettre en concurrence une économie française de façon plus juste sera une grande avancée pour nous et pour les peuples qui ne bénéficient pas de protection sociale. Le développement durable a, parmi ses principes, le bien-être des humains.