Joël GUERRIAU
Suppression des droits de douane sur le blé ukrainien
Sollicité par les producteurs indépendants de blé soucieux du maintien de leurs exportations, j’ai demandé au ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll des explications au sujet de l’accord du gouvernement pour la suppression des droits de douane sur le blé ukrainien.
Pour sécuriser les conditions d’exportation de nos productions céréalières, j’ai souhaité manifester ma stupéfaction au sujet de l’abandon en juin, des droits de douane sur le blé ukrainien.
J’avais déjà exprimé en décembre, ma grande inquiétude, pour ne pas dire le désarroi des producteurs indépendants de blé et de grains suite à la flambée des cours mondiaux qui freinait déjà nos exportations à la faveur de la concurrence OGM bon marché des pays d’Amérique latine de la Russie et de l’Ukraine.
S’il s’agit d’acheter ailleurs des productions moins chères qui ne manquent pas sur notre territoire… il est maladroit de justifier que c’est pour aider les éleveurs qu’on sacrifie les cultivateurs ! Notre blé qui ne sera pas vendu en France sera difficilement rentable à l’export, en Allemagne et en Espagne, nos clients traditionnels. Ils achèteront moins cher le blé d’Ukraine. Notre blé ne pourra être vendu qu’à des prix bradés qui feront souffrir les céréaliers français et sans compensation.
Mais nos producteurs ne veulent pas mettre la clé sous la porte, ni vendre leurs exploitations ou pointer au chômage. Ils veulent vivre dignement de leurs productions, les vendre avec bénéfice, ils veulent rentabiliser leurs investissements. Ils veulent produire et exporter sans disparités aux frontières alors que le cours du blé repose sur un prix fixe mondial.
J’ai demandé au ministre quelles mesures ils comptait prendre pour permettre à nos cultivateurs de rester compétitifs par des allégements de charges ou des exonérations de droits de douane pour nos céréaliers et agriculteurs afin de soutenir la rentabilité de nos productions.
Pourquoi notre blé resterait-il le plus cher ? Devons nous accepter des accords qui fragilisent l’emploi et les productions nationales ?
Pour l’Europe, je m’interroge, la voix de la France est seule parmi les 27 pays de l’Union ? Si la France et ses producteurs sont inaudibles parce que minoritaires alors que la production de blé est une tradition forte dans notre pays ?
Pour finir, je souhaite savoir comment compte agir le ministère pour sauver un secteur de plus en plus concurrencé, hier fer de lance de l’activité française et aujourd’hui sacrifié au nom d’un libre échange ? Je m’associe à la demande des producteurs de blé pour voir se concrétiser des avancées dans ces domaines.