Joël GUERRIAU
Inauguration du Centre aquatique
Le 13 septembre 2013, j’ai inauguré le Centre aquatique, une coopération exemplaire entre Saint-Sébastien-sur-Loire et Basse-Goulaine.
Monsieur le Président du Conseil Général, Monsieur le représentant de l’Etat, Monsieur le Président de la Fédération Française de natation, Monsieur le Président du CROS, Cher Alain Bernard, Cher Philippe Révillon, Cher Alain VEY, Mesdames et messieurs les représentants des partenaires de cette réalisation, Mesdames et messieurs les élus, Mesdames, Messieurs,
C’est toujours un moment important pour la collectivité lorsque nous inaugurons un équipement destiné à tous les citoyens.
Ce soir, le contexte est empreint d’originalité, puisque les communes de Saint-Sébastien-sur-Loire et de Basse-Goulaine ont uni leurs efforts et leurs destins pour finaliser un équipement sportif moderne, qui répond à des critères et des exigences de la construction contemporaine, dans le respect de notre environnement et du développement durable, au service de nos concitoyens.
Nos 2 villes ont d’ailleurs une histoire commune puisque, de 1793 à 1796, elles étaient réunies et administrées dans un seul ensemble cantonal. C’est en 1797 que seront rétablies les 2 municipalités.
Avant d’évoquer la démarche conjointe de nos deux municipalités pour aboutir au complexe aquatique que nous venons de visiter, je voudrais m’attarder un instant sur une page d’histoire que les Sébastiennais et nos voisins Goulainais connaissent bien.
Saint-Sébastien-sur-Loire porte dans son patronyme une référence au fleuve. Longeant les rives de la Loire, à proximité des îles, véritable poumon vert, riche d’une grande diversité en faune et flore,notre commune a toujours été tournée vers le fleuve et les activités économiques et de loisirs qu’il offre.
La pêche, notamment la pêche des civelles, s’inscrit au registre des métiers pratiqués sur notre territoire.
La création d’un lieu attractif et populaire au bord de la Loire a donné naissance à la plage, située en face de la Baugerie. Des générations ont goûté en toute quiétude aux plaisirs de l’eau. Le Club nautique de Saint-Sébastien-sur-Loire, fondé en 1962, proposait diverses activités : la baignade autorisée et surveillée par une équipe de maîtres-nageurs sauveteurs diplômés, puis des cours de natation. Un succès qui n’a cessé de croître avec l’apparition de l’activité voile dès 1963.
Les Régates de Loire, les Feux de la Saint Jean, et plus tard les « rendez-vous » de la Plage, organisés par la Ville en collaboration avec les associations, ont régulièrement animé ce lieu toujours vivant.
La pratique sportive rendue progressivement difficile avec l’envasement de la berge et la cessation de l’activité du club orientent la réflexion de la Municipalité vers le projet d’une piscine. La construction de la piscine de l’Ouche-Quinet a fait partie du programme lancé dans les années 70 pour l’implantation d’équipements sportifs nautiques, sous l’appellation « 1000 piscines ». La conception de la piscine de Saint-Sébastien-sur-Loire au début de l’année 1971 est de type « caneton », elle jouxte le collège René Bernier. Elle se compose d’un bassin de 25 mètres sur 10 mètres, avec une profondeur qui se décline de 0,80 m à 2 m. Elle favorise l’apprentissage de la natation auprès de tous les publics : scolaires, clubs, associations et individuels.
Cette piscine faisait partie des derniers équipements de cette nature encore en service. Grâce à nos agents municipaux qui ont fait preuve de dévouement et de professionnalisme, elle a pu fonctionner jusqu’à ce jour. Je tiens à leur rendre hommage. En particulier aux personnels techniques : Michel Brétéché, Patrice Grelet, Franck Mendiondo et Ivan Pasquier.
Les études réalisées, dans l’hypothèse de sa rénovation, ont abouti aux conclusions suivantes :
– Exiguïté et organisation inadaptée des lieux vis-à-vis des flux (groupes et public) et de l’accessibilité aux personnes handicapées ;
– Systèmes constructifs et techniques développant un sentiment d’inconfort ;
– Surfaces de bassin et des plages intérieures insuffisantes à tous les besoins (scolaires, public, club) ;
– Coût prohibitif d’entretien et de rénovation.
Bref : il n’aurait pas été raisonnable d’essayer de faire du neuf avec du vieux, sauf à risquer nos finances communales pour un résultat qui n’aurait satisfait personne.
Face à ce constat, nous avons décidé de réaliser un complexe moderne, novateur et capable de répondre aux besoins de tous les usagers. Ce projet, nous avons décidé de l’inscrire dans une démarche de développement durable et de respect de l’argent public.
Pour le financement et la réalisation, nous avons choisi la coopération intercommunale avec Basse-Goulaine, au prorata de nos populations respectives. Saint-Sébastien-sur-Loire a ainsi participé à hauteur de 75% de l’investissement dans le cadre d’un Sivu. J’ai souhaité qu’Alain VEY préside ce Sivu. Son expérience dans le domaine du génie civil a été précieuse.
Pour réussir cette belle aventure, il fallait des partenaires. Lorsque je siégeai au Conseil Général, j’ai défendu le plan d’aide à la réalisation de nouvelles piscines, et la nécessité pour cette assemblée d’intervenir rapidement pour soutenir les communes. Dans l’une de mes interventions je disais : « Le soutien du Conseil Général à la construction est nécessaire à condition qu’il soit équitable pour l’ensemble du territoire départemental… Trop de piscines sont vétustes, et la réhabilitation pour certaines n’est plus une solution. Le besoin d’ouvrir de nouveaux créneaux pour les scolaires est aussi une évidence… Rien que pour l’agglomération nantaise, un rapport de l’AURAN réalisé fin 2002 soulignait, sur les 14 piscines publiques existantes, une saturation des créneaux horaires pour les scolaires. Et parmi les 14 communes ne disposant pas de piscines, 7 n’avaient aucun créneau horaire dans les piscines environnantes… Je souhaite aussi qu’il soit porté une attention particulière au respect de toutes les préconisations en matière de développement durable, notamment l’alternative à l’utilisation du chlore… La position « rayonnante » des projets par rapport aux collèges environnants doit aussi être prise en compte dans nos financements…
Nous ne devons pas oublier non plus les besoins des associations… La piscine est devenue un lieu intergénérationnel qui contribue de manière évidente au lien social. ».
Toutes ces préconisations, nous les avons appliquées à notre projet que nous avons défendu ensuite, M. le Maire de Basse-Goulaine et moi même, auprès du Conseil Général afin qu’il nous aide à hauteur de 3,5 millions d’euros, soit 30 % du coût total !
D’autres partenaires nous ont également accompagnés afin de réduire la facture pour nos communes : l’Etat avec le Centre National pour le Développement du Sport, l’ADEME, et la contribution de Serge Poignant dans le cadre de son enveloppe parlementaire.
Le coût total que nous nous étions fixé à l’origine a été tenu. C’était un défi pour nous que de tenir dans l’enveloppe initiale. C’était un engagement vis-à-vis de nos responsabilités de maires, de garants et de bons gestionnaires de l’argent public.
A Saint-Sébastien-sur-Loire, élus et agents municipaux, nous relevons en permanence des défis au service des citoyens, dans le cadre d’une gestion municipale rigoureuse.
Des notes viennent d’ailleurs régulièrement récompenser nos efforts. Parmi les dernières notes qui nous été décernées :
– 20/20 pour notre gestion municipale par l’association nationale des contribuables associés,
– 18,6/20 pour la qualité de notre restauration scolaire par « UFC Que choisir ».
Pour réussir des projets d’ampleur, il ne faut pas craindre d’être innovant, et savoir parfois marcher hors des sentiers battus. Ce fut le cas pour la création de notre salle municipale de spectacles l’Embarcadère. Le partenariat public/privé semblait à certains improbable et aller contre nature pour une collectivité. A l’arrivée, cette salle n’avait rien coûté au contribuable sébastiennais, et la Chambre Régionale des Comptes, institution qui veille sur le bon usage de l’argent public, citait en exemple notre initiative et la conseillait.
Il faut être économe, gérer rigoureusement et intelligemment nos finances. Et toujours de mieux en mieux dans un temps de fortes contraintes pour les finances de nos collectivités.
Le choix du terrain pour notre piscine a été stratégique : en limite de nos deux communes, au cœur d’une desserte existante.
C’est notre volonté d’être raisonnable dans la dépense et d’optimiser nos moyens qui a présidé à notre association intercommunale.
C’est toujours notre volonté de préserver nos finances communales qui nous a conduits à confier le fonctionnement de cette piscine à un gestionnaire privé.
Pour en avoir fait l’expérience sur notre ancienne piscine, ce n’est pas le « cœur de métier » de la fonction publique territoriale que de gérer de tels équipements. La gestion quotidienne de tels complexes doit être confiée à des spécialistes qui possèdent le savoir faire et qui sont capables de faire face à divers problèmes, notamment techniques et d’amplitudes horaires pour l’ouverture au public. C’est aussi un gage de qualité et de sécurité pour les usagers.
Si nous gérions directement cette piscine, l’impact sur nos finances municipales, et donc sur le contribuable, serait lourd.
Tout en confiant la gestion de cet équipement au privé, nous nous sommes attachés à garantir des prix raisonnables pour les familles, les jeunes, les personnes qui pratiquent un loisir dans le cadre de notre Office des retraités, les adhérents des clubs, et les personnes à revenus modestes.
Nous avons bien sûr été confrontés aux difficultés de répartition des créneaux entre le public, les associations, les scolaires. Là encore tout a été mis en œuvre pour créer les meilleures conditions de cohabitation. Et nous resterons à l’écoute de l’ensemble des usagers s’il fallait rechercher une nouvelle harmonie.
Nous avons entendu les premières critiques. Parmi celles-ci, « pourquoi il n’y a pas de toboggan ? ».
Un toboggan c’était près de 2 millions d’investissement de plus, la nécessité de personnels supplémentaires, et une incidence sur le prix d’entrée. Mais des évolutions ne sont pas exclues et cet équipement a la capacité d’être évolutif.
Quant au site de l’ancienne piscine, il accueillera fin 2014 un anneau vélo/roller.
Enfin, nous développons deux autres projets autour de l’eau : la réhabilitation du Boireau, l’accueil d’un complexe de balnéothérapie « histoire d’eau » sur notre zone de loisirs.
Je souhaite à toutes et à tous le plus grand plaisir dans ce complexe aquatique et ludique, que vous veniez y chercher un loisir, une détente, un apprentissage, un perfectionnement, ou un esprit de compétition.
Le succès et la satisfaction sont déjà au rendez-vous avec 25 000 entrées déjà comptabilisées !
Merci encore à tous nos partenaires qui ont cru dans ce projet ! Merci aux membres du Sivu et aux personnels qui l’ont guidé pas à pas, sans faux pas ! Et un grand merci aux champions présents ce soir !