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  • Photo du rédacteurJoël GUERRIAU

Cérémonie des Ailes

Le 19 juin 2015, j’ai présidé une cérémonie à la mémoire d’aviateurs morts à Saint-Sébastien-sur-Loire au début de la seconde guerre mondiale. Pour que les héros ne soient pas que des noms sur les plaques de rue.

Messieurs les présidents d’associations d’anciens combattants,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Nous nous retrouvons chaque année sur cette place des ailes pour une commémoration bien particulière, celle d’un événement qui a marqué notre commune dans une période sombre de l’histoire.

Le 18 juin 1940, il y a 75 ans, sur la BBC, alors que, la veille, le maréchal Pétain venait de demander au pays de cesser le combat, la voix d’un général français quasi-inconnu s’élève après le très célèbre : « Ici Londres, les Français parlent aux Français ». Cette voix, que l’on qualifiera plus tard de prophétique, avait pour objectif d’inciter le peuple français à relever la tête, poursuivre la lutte et à croire à des lendemains plus glorieux.

Le 19 juin, sur les mêmes ondes, la voix ajoute : « Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance ».

Deux jours plus tard, le 21 juin 1940, un Potez 63-11 survole notre commune.

A son bord, le Sergent André Thierry, le Sous-Lieutenant Jean Augé et le Lieutenant André Marty.

Une batterie allemande située à proximité de la Joliverie aperçoit cet avion et ouvre le feu.

La carlingue est touchée, les moteurs prennent feu.

Deux hommes sautent de l’avion. Le premier, le Sergent André Thierry réussira à ouvrir son parachute. Très grièvement brûlé, il sera capturé puis transporté à l’hôpital Saint-Jacques où malheureusement il décédera de ses blessures le lendemain.

Le parachute du Sous-Lieutenant Jean Augé ne s’ouvrira pas.

Quant au pilote, le Lieutenant André Marty, il fera le nécessaire pour guider son appareil dans une zone inhabitée.

Une fois au sol, l’avion sera pris dans les flammes ne lui laissant aucune chance de survie.

Ainsi s’est déroulée la tragique histoire de cet équipage, le premier jour de l’été 1940 à Saint-Sébastien-sur-Loire.

Ces aviateurs avaient-ils entendu la voix du Général de Gaulle ?

Toujours est-il qu’ils ont choisi de faire leur devoir en continuant le combat contre l’envahisseur.

Ils ont donné leur vie pour que la France conserve ses libertés.

Le 21 juin 1940, comme les 7 et 8 juin, resteront des dates importantes pour notre mémoire collective sébastiennaise. Des dates qui auront apporté, au plus près de nous, les horreurs de la guerre.

Dans notre pays où chaque jour on nous assène que les français n’ont pas le moral, que tout va très mal, il est nécessaire de rappeler des événements comme celui-ci ; événements qui ont marqué notre histoire et que nous nous devons de commémorer chaque année.

Car ici sont morts de jeunes soldats pour qui la vie était beaucoup moins importante que le courage. Le courage de se battre pour nos libertés, pour notre démocratie, pour l’honneur de notre pays.

Les guerres sont injustes, car elles détruisent ce que nous avons de plus précieux : notre jeunesse. Pensons à ces jeunes qui ont donné leur vie pour notre liberté.

Je souhaite que nous ayons aussi une pensée particulière pour les familles de nos soldats qui ont donné leur vie dans le cadre des opérations extérieures pour sauvegarder la démocratie. Une pensée aussi pour celles et ceux qui, chaque jour, dans l’exercice de leurs fonctions, sont confrontés à la violence urbaine et malheureusement bien trop souvent au décès en mission de leurs collègues. Faisons en sorte de continuer à nous rappeler le courage qui a été le leur et transmettons le aux nouvelles générations.

Aujourd’hui, je souhaite également rendre un hommage particulier à ces hommes et ces femmes qui nous ont quittés récemment :

  • le Lieutenant-Colonel Pouplin, sébastiennais, qui, le 20 juin 2009, au retour de sa mission en Libye, est décédé. Je souhaite apporter à sa famille tout mon soutien et toute ma sympathie.

  • Joseph Vincent, Officier de la légion d’honneur et titulaire de nombreuses autres décorations qu’il arborait fièrement lors des manifestations patriotiques, nous a quittés à l’âge de 96 ans. Joseph avait participé à la libération du Sud-Loire avec les FFI en 1944. Il avait ensuite rejoint les Compagnies Républicaines de Sécurité et avait terminé sa carrière comme Commandant de groupement.

  • Tout un symbole : c’est dans la même nuit que son ami Robert Berthelot nous a quittés à l’âge de 86 ans. Chevalier de la légion d’honneur, il a pendant des années été le président du Ralliement, association réunissant les anciens combattants de Saint-Sébastien. Engagé à 18 ans, il a servi 6 ans au Tonkin, en Indochine, puis en Algérie, en Mauritanie et en France. Baroudeur, il est devenu à sa retraite un homme tranquille, connu au Douet pour son engagement au comité des fêtes.

  • Marcelle Corouge nous a aussi quittés à l’âge de 93 ans. Femme discrète, elle a longtemps œuvré aux côtés de son mari Hubert Corouge, décédé en septembre 1999 et qui a été le président du Ralliement dont elle fut la trésorière.

  • Dans la même semaine nous avons aussi perdu Guy Clément à l’âge de 78 ans. Il a combattu en Afrique du Nord. Ancien directeur de France 3, il était retraité à Saint-Sébastien, il était aussi secrétaire de la section Ensemble et Solidaire de l’UNRPA.

  • Nous avons enfin une pensée pour Robert Maura qui a vu s’écraser le Potez et qui nous a quittés le 15 février 2015 à 80 ans

Je vous remercie.

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