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  • Photo du rédacteurJoël GUERRIAU

Des « Assises républicaines »

Tribune d’Hervé Grélard

« je demande à Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente de Nantes métropole, d’organiser en concertation étroite avec l’ensemble des composantes politiques locales mais aussi les acteurs éducatifs, associatifs, cultuels, des « Assises républicaines » pour définir les conditions de refondation de notre pacte social local et les conditions de mobilisation de l’ensemble des acteurs éducatifs et sociaux. Il y a urgence à nous mobiliser, dans un esprit de concorde et pour réenchanter nos idéaux républicains. »

En ce début d’année, des Français ont été tués pour ce qu’ils étaient, ce qu’ils pensaient ou encore ce qu’ils représentaient. Le 13 novembre dernier, ce sont tous les Français, sans distinction, qui ont été visés. La pire attaque terroriste depuis la dernière Guerre mondiale.

La liberté a été attaquée au cœur de Paris, au cœur de la France, au plein cœur de l’Europe.

Face à la terreur, soyons forts, comme l’ont été les personnels de sécurité et de santé mobilisés et auxquels nous devons rendre un hommage appuyé.

Face à l’horreur, sachons rester justes à l’égard de chacun de nos concitoyens et ne laissons ni l’émotion ni la haine ébranler notre volonté de toujours mieux vivre ensemble.

Rassemblons-nous autour des valeurs de la République : la Liberté, l’Égalité et la Fraternité et consolidons la Laïcité, ce socle protecteur que nous n’avons que trop délaissé.

Et, surtout, n’oublions jamais que ce qui altère cette volonté de vivre ensemble repose moins sur nos différences que sur l’ignorance et, parfois pire, la bêtise humaine illustrée de manière paroxysmique ce vendredi 13 novembre par cette idéologie de la mort qu’est l’extrémisme islamique.

Passé le temps du deuil et du nécessaire recul, il nous revient à nous, élus et politiques, de répondre en conscience et dans un esprit de concorde nationale à la menace qui pèse sur la France.

N’ayons pas peur de dire de nous devons assurer la protection de l’ensemble de nos concitoyens et qu’il est temps de mettre en œuvre une politique sécuritaire adaptée à la menace qui pèse sur tous. Face à une gauche sans aucune doctrine ni stratégie en matière de sécurité et une certaine droite parfois caricaturale, le centre prône une politique équilibrée et coordonnée qui se décline sous la forme d’un bouclier qui s’étend de l’échelon européen à l’échelon local.

Il nous faut faire le deuil d’une Europe affranchie de ses frontières et assurer un contrôle renforcé aux frontières de l’Europe. Une réponse politique forte doit être trouvée. Elle doit être coordonnée et mise en œuvre au niveau européen. L’agence européenne Frontex, destinée à piloter la gestion commune de nos frontières, dispose aujourd’hui d’un budget ridicule. Cette agence doit voir ses moyens et ses prérogatives renforcés pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire européen et garantir nos libertés (circulation, installation, etc…). Une vraie ambition sur cette question aiguë me parait indispensable ainsi que la création d’un véritable ‘ministère européen’ des frontières, des douanes et de l’immigration.

Au plan national, la sécurité est l’affaire de tous ; c’est pourquoi l’UDI a proposé, à titre d’exemple, la création d’une « garde nationale » pour relayer les forces de l’ordre. Pour répondre à notre incapacité de surveiller et de sécuriser l’ensemble du territoire national, des lieux de transports, des lieux publics, l’UDI suggère la création de cette « garde nationale » qui permette aux citoyens de venir relayer les forces de l’ordre, équipée, entraînée, formée, encadrée.

Enfin, au plan local, au-delà de l’indispensable mobilisation des forces de police municipales vers des missions de sécurité des personnes et de prévention des violences, nous devons réfléchir aux conditions d’armement de la police et de déploiement de la vidéo-protection.

Si nous avons le devoir de répondre à la menace immédiate par une politique sécuritaire construite, je reste convaincu que sur le long terme nous ne pourrons vaincre la radicalisation et la montée des extrémismes, quel qu’ils soient, que par un travail éducatif et une refondation du pacte social qui nous unit. Nous avons le devoir de remédier au malaise de la jeunesse et stopper les atteintes faites aux valeurs de notre République.

C’est pourquoi je demande à Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente de Nantes métropole, d’organiser en concertation étroite avec l’ensemble des composantes politiques locales mais aussi les acteurs éducatifs, associatifs, cultuels, des « Assises républicaines » pour définir les conditions de refondation de notre pacte social local et les conditions de mobilisation de l’ensemble des acteurs éducatifs et sociaux. Il y a urgence à nous mobiliser, dans un esprit de concorde et pour réenchanter nos idéaux républicains.

Les jours et les mois à venir seront faits de fortes incertitudes. Il faut nous y préparer. Emmanuel KANT écrivait que « l’on mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter ». Alors je nous invite, collectivement, à faire preuve d’intelligence pour affronter ce monde incertain !

Hervé Grélard, chef de file UDI Nantes, conseiller métropolitain Nantes Métropole

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