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  • Photo du rédacteurJoël GUERRIAU

Retrouvez mon discours prononcé à l'occasion de la commémoration de l'armistice 1918

Nous commémorons aujourd’hui l’armistice du 11 novembre 1918.

Au terme de cette guerre mondiale : 9 millions de morts et plus de 8 millions d’invalides. 6 000 morts par jour !

Pour notre seule France : 1,7 million de morts, plus de 4 millions de blessés. Dont beaucoup ne survivront pas.

Nous rendons hommage à nos morts qui venaient de chacun de nos départements de métropole. Mais aussi de nos colonies. N’oublions pas que 450 000 soldats sont venus combattre en Europe au sein des « troupes coloniales ».


Ce qui me questionne aujourd’hui, au-delà des morts et de notre compassion, au-delà de l’horreur de cette guerre et de cette plaie qui restera ouverte pour tant de familles, c’est la terrible difficulté d’en faire part maintenant aux jeunes générations.

Comment leur écrire un livre compréhensible d’une histoire de France pas si lointaine ?

Comment par exemple leur faire comprendre, à notre époque si pourvue en moyens puissants de communication, que les soldats et leurs familles restaient sans nouvelles des mois entiers ?

Pas de téléphones portables, pas de mails… Rien ! C’est quasi incompréhensible pour les jeunes d’aujourd’hui… Seules les lettres écrites dans la boue, pour soi ou pour un compagnon, reliaient les combattants à leurs familles, à leurs amours. Et le temps si long pour que la lettre parvienne. Et si longtemps pour que la réponse arrive dans les tranchées…Le temps et sa durée n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Mais la mort et la barbarie sont demeurées les mêmes !

Je remercie chaleureusement les membres de notre Conférence des Sages et tous les acteurs qui oeuvrent depuis maintenant depuis plus de 3 ans pour donner vie et souffle à cette commémoration de 1914/1918, pour la rendre lisible et accessible par tous. Grâce à eux, le plus grand nombre peut comprendre cette guerre, ses effets, ses conséquences humaines, économiques, sanitaires, sociales, ses bouleversements en profondeur de l’Europe.

La prochaine commémoration organisée par la Conférence des Sages se déroulera du 23 octobre au 18 novembre 2017. Elle sera placée sous le thème de «L’essor économique pendant la guerre à Saint-Sébastien : le maraîchage, la conserverie, la biscuiterie, la ferblanterie, la construction». Deux expositions sont prévues : l’une de la Fédération des Maraîchers Nantais, et l’autre des Amis de Saint-Sébastien. Nous pensons également à une exposition sur Georges Clémenceau. La « Journée Particulière » se déroulera le samedi 18 novembre 2017, avec notamment une conférence et un concert de « Voix du Fleuve ».

Je remercie aussi la chorale Voix du Fleuve pour la Marseillaise qu’elle va nous interpréter tout à l’heure.


1916, il y a 100 ans : c’est l’année de la bataille de la Somme. Des centaines de milliers de morts. Souvenons-nous que c’est aussi l’année de l’apparition des premiers chars de combat. Cette arme encore imparfaite allait contribuer à changer le cours de la guerre.

En 1934, un certain lieutenant-colonel De Gaulle, combattant de 14/18, publie son livre « Vers l’armée de métier » dans lequel il conseille la création d’un corps de blindés pour l’armée française. Ce conseil ne fut pas entendu par les responsables de notre pays. Mais un général allemand s’en inspirera pour créer la force blindée qui permit à l’Allemagne d’envahir l’Europe en 39/40 …

En 1917, Georges Clemenceau sera élu président du Conseil. Nous en reparlerons l’année prochaine à cette même commémoration. Mais nous devons dès maintenant rendre hommage à cet homme qui, par son courage politique exceptionnel, changea le cours de la première guerre mondiale.

C’était un patriote et un humaniste qui s’exprima ainsi lors de son discours d’investiture en novembre 1917 : « … Avec tous nos bons alliés, nous sommes le roc inébranlable d’une barrière qui ne sera pas franchie. Au front de l’alliance, à toute heure et partout, rien que la solidarité fraternelle, le plus sûr fondement du monde à venir ».

Rejetant tout défaitisme et toute idée de négociation mal aboutie, Clemenceau redonne espoir à la France et la mène sur la voie de la victoire.

C’est le même Clemenceau, visionnaire, qui dira plus tard en 1922 «Je vous mets en garde contre une politique de confiance excessive à l’égard de l’Allemagne qui obligerait fatalement vos fils à reprendre les armes que vos pères ont portées… ».

C’est encore lui qui disait en 1927 « M. Briand croit à la paix. Alors ça va… Retenez bien ce que je vous dis : dans six mois, dans un an, cinq ans, dix ans, quand ils voudront, ils entreront chez nous… »


Cette commémoration du terrible conflit 14/18 est pour nous le moment de nous recueillir pour rendre hommage à tous nos civils et soldats morts pour la France.

Nous rendons aujourd’hui un hommage particulier au sous-officier Fabien JACQ, du 515e Régiment du Train, tué en opération au Mali le 4 novembre dernier dans le cadre de l’opération Barkhane.

Je formule avec vous une pensée à l’intention de tous nos combattants engagés dans des opérations extérieures.

Nous rendons aussi hommage à toutes les victimes du terrorisme en France et dans le monde.

Enfin, j’exprime, avec vous, toute notre sympathie à notre président de l’Union Nationale des Combattants.

Le monument devant lequel nous nous tenons ne doit pas être un témoin muet de notre passé. Une pierre froide élevée à la gloire d’ombres oubliées. Ce monument doit avoir le visage de la mémoire, de la reconnaissance, de la fraternité. « Morts pour la France » : cela nous dit tout du destin de ces hommes et de ce que nous leur devons.

La paix est le bien que nous devons chérir et défendre par-dessus tout.

Que la paix soit sur nos morts. Et sur les vivants d’aujourd’hui.


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